Les explorateurs de l'Ouest : Pierre Esprit Radisson. A. C. Laut
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Pierre-Esprit Radisson est totalement méconnu en France, à l'exception de sa propre famille. Pourtant, il ne fut ni plus ni moins que LE découvreur du Grand Ouest Américain.
Radisson arriva en Nouvelle-France à l'adolescence en 1652 et fut capturé lors d'un raid Iroquois en 1653. Il fut par la suite adopté par ses ravisseurs et se familiarisa avec leurs coutumes. Après deux années passées avec les Iroquois, il s'évada pour revenir en Nouvelle-France et, recruté par Médard Chouart des Groseilliers qui avait entre-temps épousé sa demi-sœur, il devint coureur des bois dans les régions du Lac Michigan et du Lac Supérieur en 1659. À leur retour en 1660, ils ramenèrent une cargaison de fourrures sur plus de cent canots. Comme ils n'avaient pas de permis pour la traite des fourrures, le gouverneur de la Nouvelle-France Pierre Voyer d'Argenson leur confisqua leurs butins et les soumit à l'amende.
Le précédent voyage leur avait cependant permis de découvrir la mer salée, la baie d'Hudson, dont parlaient les autochtones. Ils cherchèrent à lancer une entreprise de commerce mais ne reçurent aucun appui en Nouvelle-France. Des Groseilliers n'ayant pu obtenir justice lors d'un voyage en France, les deux explorateurs partirent pour Boston afin d'intéresser les autorités de la Nouvelle-Angleterre à des expéditions. Ils y rencontrèrent le colonel anglais George Cartwright qui les emmena en Angleterre et les présenta à la Cour du roi Charles II.
En juin 1668, ils partirent finalement d'Angleterre, conduisant deux navires marchands affrétés par le prince Rupert, l'Eaglet et le Nonsuch, vers la baie d'Hudson par le nord. Cette nouvelle route plus courte éliminait la nécessité de passer par le fleuve Saint-Laurent contrôlé par les Français. Seul le Nonsuch arriva à destination, Des Groseilliers à son bord, car l'Eaglet, avarié dans une tempête, dut retourner en Angleterre avec Radisson.
Lors d'un voyage à Londres en 1674, les deux explorateurs, insatisfaits de leur traitement par la compagnie, furent convaincus par le jésuite Charles Albanel de revenir à la France. Ils furent cependant froidement reçus par le gouverneur Louis de Buade de Frontenac, et Radisson retourna bientôt en France où il entra dans la Marine. Il participa en 1682 à un début de reconquête de la baie d'Hudson pour la France. Toujours frustré par les Français qui remirent aux Anglais un navire qu'il avait capturé, il passa de nouveau au service de la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1684 et mena des expéditions contre les Français dans la baie. Il obligea notamment son neveu à rendre Fort Bourbon à la Compagnie. Il dirigea ensuite le commerce de 1685 à 1687 à Fort Nelson à l'embouchure du Fleuve Nelson.
Devenu citoyen anglais en 1687, Radisson rentra en Angleterre où il termina l'écriture de ses récits de voyage. Il mourut en 1710 dans la pauvreté.
Cet ouvrage de l'historien américain Laut a été traduit par un descendant français de Radisson, en 1917, lors de sa captivité en Allemagne. Il a été rééditié aujourd'hui et enrichi à la demande d'un autre descendant de Pierre-Esprit Radisson : Marc Radisson.
• Éditions d’Héligoland. 2008, ISBN : 978-2-914874-46-5, 1 volume 16 x 24, 210 pages