Histoire du Chevalier Pierre Le Moyne d'Iberville. Alain Charles Gustave Desmazures
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“Il semblait bien appartenir à cette admirable race normande qui avait produit les conquérants de l'Angleterre, les champions de la Sicile et les héros des croisades”.
Voici un homme qui est considéré comme le plus grand capitaine de son histoire par le Canada… et qui est totalement inconnu de sa mère patrie, la France… Pierre Le Moyne, chevalier d’Iberville, aurait dû être de son vivant et surtout après sa mort, un nom aussi célèbre que ceux des Jean Bart, des Duguay-Trouin, des Tourville, et serait parvenu, sans conteste, aux plus grands commandements dans la marine.… si ses campagnes prodigieuses par leurs résultats avaient eu l'Europe pour témoin.
Héros mythique, corsaire cruel ou commerçant astucieux? Les visages d’Iberville sont multiples.
Baptisé en 1661 à Ville-Marie, il est l’un des premiers personnages d’envergure à être né en Nouvelle-France. Son père est un Dieppois, porteur de cet esprit aventureux des Normands, fils des Vikings. Troisième de onze frères qui connurent presque tous un destin héroïque, il a reçu peu d’instruction et plonge rapidement dans une vie militaire et marine houleuse.
Chef efficace et tenace, aventurier sans cesse en mouvement, qui vend immédiatement la concession qu'on lui offre en récompense de ses bons services, les coups terribles qu'il porte aux colonies anglaises lui valent de se voir même accorder le privilège d'un monopole du commerce dans la baie jusqu'en 1697. Il connaîtra cette année-là son dernier exploit nordique, avec la reprise du fort York, malgré l'infériorité de son unique bateau Le Pélican face aux vaisseaux anglais. Malheureusement, les efforts de d'Iberville et de ses compagnons seront réduits à néant par le traité d'Utrecht, en 1713.
Il portera le fer et ses boulets de canon dans les eaux glacés de Terre-Neuve, dans les courants chauds du Mississippi en 1699, pour y installer une présence française. Et si d'Iberville ne verra pas de son vivant les efforts concrets de peuplement et d'évangélisation que déploiera plus tard son roi en Louisiane, c'est lui qui en fit miroiter les avantages en métropole.
À partir de 1702, la santé de celui qu'on aurait cru invincible devient fragile. Malgré cela, il accepte d'aller poursuivre, aux Antilles, la guerre des nerfs contre les colonies anglaises.
D'Iberville s'éteint brusquement quelques mois plus tard, assassiné pense-t-on sur l'Ile de la Havane, en même temps que le gouverneur espagnol de l'île, alors qu'il venait de négocier une alliance locale contre les Anglais.
Chef de guerre aux succès éclatants et aux méthodes expéditives, Pierre Le Moyne d'Iberville est une figure ambivalente, mais malgré tout flamboyante de l'histoire du Québec.
• Éditions d’Héligoland. 2007, ISBN : 2-914874-29-8, 1 volume 16 x 24, 246 pages